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Les réseaux sociauxdopent les ventes

La Ferme du Noyer mise sur les réseaux sociaux pour développer la vente en direct de sa production de viande de veau élevé sous la mère. Pari réussi.

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Lorsque Dorian Imbert a rejoint Xavier, son oncle, et Pierrick, son cousin, en 2016 sur la ferme d’élevage créée par ce dernier cinq ans plus tôt, à Aubignosc, leur fichier clients se résumait à une quarantaine d’adresses. « Aujourd’hui, nous en avons 150 ! », s’enthousiasme le jeune agriculteur de 23 ans. Cette clientèle se compose de particuliers et d’une poignée de restaurants gastronomiques des Alpes-de-Haute-Provence auprès desquels les associés commercialisent les trois quarts de leur production de viande de veau bio élevé sous la mère, sous forme de colis composés (blanquette, collier, côtes de veau, escalopes…).

« Nous avons augmenté le nombre de nos clients grâce aux réseaux sociaux, annonce Dorian. Avec le temps, Facebook est devenu notre principal canal de vente. » Né en même temps que ces nouveaux médias, le jeune éleveur n’a eu aucun mal à exploiter leurs ressources pour parvenir à ses fins : développer la vente directe de l’élevage. En effet, un veau commercialisé en direct rapporte 1 400 €, presque deux fois plus que le prix offert par la coopérative.

Photographes professionnels

Un an après son arrivée, le jeune homme a créé sur Facebook la page de La Ferme du Noyer et ouvre sur Instagram un compte au même nom. Il poste des photos ou des vidéos de son métier et de ses animaux. Nouvelles naissances, départ pour les alpages, pâturage des bêtes, acquisition de nouveaux engins, présentation du contenu des colis commercialisés : toutes les occasions sont bonnes pour interagir avec sa communauté. « Nous comptons, à ce jour, 1 273 abonnés à notre page Facebook, se félicite Dorian. Plus nous avons de membres, plus nos publications ont la chance d’être partagées et de faire boule de neige. » Selon lui, c’est tout l’intérêt des réseaux sociaux, ils fonctionnent comme le bouche-à-oreille, à la vitesse grand V.

À condition de les aborder sérieusement. « Je m’efforce de poster des publications une fois par semaine au moins, souligne l’exploitant. J’ai fait appel à des photographes professionnels. Ils ont réalisé des clichés de nos animaux. Ça change tout. Il n’y a qu’à voir le nombre de commentaires et de mentions  “j’aime” qu’ils ont généré. » Il a également demandé à un graphiste de concevoir un logo et un dépliant de présentation de l’exploitation avec la liste des produits qu’elle propose à la vente. Coût de cette prestation : 200 € HT. Dorian télécharge ce document sur les réseaux sociaux dès qu’il lance une commande.

« J’effectue une première publication en début d’année avec le planning des livraisons jusqu’au mois d’août, explique-t-il. Les clients passent ainsi leurs commandes à l’avance. Actuellement, par exemple, le carnet est plein jusqu’au mois d’avril prochain. 250 kg de viande ont été réservés jusqu’à cette date. » Pour donner un maximum d’écho à cette publication, la ferme dépense 30 € auprès de Facebook qui adresse sa publication à la clientèle qu’il veut cibler : des personnes de 20 à 60 ans, recherchant un service local, bio et de qualité. « Avec ce genre de sponsoring, je touche jusqu’à 10 000 personnes », précise l’agriculteur.

Valoriserles surplus

Dès qu’il y a des surplus de transformation, Dorian se filme dans une vidéo pour informer ses clients des morceaux qu’il met en vente au détail : côtes de veau à griller, saucisses, araignée, escalopes… « Attention, il n’y en aura pas pour tout le monde, prévient-il. Premiers arrivés, premiers servis ! Alors, à vos papilles et à vos clics. » La dernière vidéo de ce type, en date du 23 janvier dernier, a généré 1 500 vues en 24 heures. Le lot de 7 kg a été vendu dans la journée. Sur les quatre personnes qui ont acheté, l’une d’entre elles est une nouvelle cliente.

Pour viser juste, Dorian a adapté son offre aux attentes de ses consommateurs. « En plus des colis de 7 kg et de 10 kg, nous avons lancé un 5 kg à 80 € pour les plus petits budgets. » Il a, par ailleurs, eu l’idée de faire transformer sa viande de veau en steaks hachés et en saucisses. L’été, à l’heure des premiers barbecues, ces pièces remportent un franc succès sur les réseaux sociaux.

Chantal Sarrazin

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